vendredi 27 septembre 2013

Roms : les 5 mensonges de Manuel Valls



Maurice Daubannay (1) nous communique ce cri du coeur.

(1) Maurice Daubannay est IA-IPR honoraire, ancien correspondant de la Défenseure des Enfants, administrateur de DEI-France, conciliateur (enfance) de la MDPH du Puy-de-Dôme.


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Sur BFM-TV, mercredi 25 septembre 2013, ITV de Manuel Valls, ministre de l'intérieur. Sans journaliste compétent en face de lui (2), Valls ment, ment, ment et ment. Et n'est pas contredit. 

(2) Le journaliste en question était Patrick Cohen.


1. "J'ai mis fin à l'aide au retour". L'aide au retour systématique N'A JAMAIS EXISTE. 1er mensonge, pas de contradicteur.

Note. L’aide au retour proposée par l’OFII ne peut être accordée qu’une seule fois. A cet effet, il est procédé par l’OFII à la prise des empreintes digitales de tout demandeur d’une aide au retour et des membres de sa famille accompagnante âgés de douze ans et plus.
Chaque demande formulée auprès de l’OFII fait désormais l’objet d’une double vérification par le système de traitement automatisé OSCAR :
-  vérification des données à caractère personnel (nom, prénom, date de naissance, nationalité) du demandeur ou d’un membre de sa famille accompagnante ;
-  vérification des empreintes digitales (ou d’un membre de sa famille accompagnante âgé de 12 et plus).

2. Quand on "décampe", "les Roms repartent chez eux, en Roumanie". 2nd mensonge, ils tournent dans d'autres quartiers, d'autres rues pour squatter un autre terrain.

3. "On ne peut pas intégrer tous les Roms" (inintégrables par définition, modes de vie, etc.) ; 3ème mensonge. Quand les conditions offertes sont simplement correctes, comme pour toute personne vivant en France, les familles peuvent envoyer leurs enfants à l'école, les soigner, les faire jouer, etc. L'accompagnement associatif est remarquable. Les réussites (Deuil-la-Barre, 95 ; Wissous, 91 ; les villages d'insertion, etc.) ont été valorisées par la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (DIHAL, présidée par le "préfet des Roms" Alain Régnier) rattachée au ministère de l'Egalité des territoires et du logement. Et c'est précisément ces campements témoignant de belles réussites qui ont été démantelés systématiquement : cet été (Deuil-la-Barre, 95) et mardi 24 septembre (Wissous, 91) malgré l'intervention ferme et argumentée du Défenseur des droits, Dominique Baudis.

4. "les Roms doivent s'intégrer "chez eux" en Roumanie". 4ème mensonge ou torsion de la vérité. Les Roms sont ENCORE PLUS maltraités dans les pays de l'Est (ex-RDA, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Kosovo, Albanie, Serbie, etc.). Certains sont assassinés, brûlés vifs. Des "villages roms" se constituent à l'intérieur d'espace murés par les non-Roms. Plus d'école, plus de soins, plus d'activités, plus de magasins, etc.

5. "Seuls quelques Roms veulent travailler". 5ème mensonge ou distorsion de la réalité. Les Roms que Valls traite en sous européens n'ont pas le droit de travailler, s'ils sont roumains ou bulgares. Ce sera possible à partir du 1er janvier 2014. A ce moment toute l'Europe des 27 sera librement ouverte à tous, Roms et Tsiganes compris. C'est la loi européenne et républicaine. Point. Posons-nous, tous ensemble, les bonnes questions : comment peut-on faire pour que ça réussisse, que le "vivre ensemble", tellement prôné, devienne une réalité et que le ministre de l'intérieur arrête de démanteler les campements sans solution pérenne, conformément aux dispositions de la circulaire conjointe citée plus haut.

Maurice Daubannay 
ces propos n'engagent que moi.


lundi 20 mai 2013

Mon restaurant fétiche à Paris : l'Ober-Salé


Restaurant Ober-Salé
17 rue Oberkampf 75011 Paris (m
étro Oberkampf)
Tél : 01 43 38 46 68
Ouvert du mardi au vendredi, et le samedi soir.

Site internet / Facebook




Lorsqu'un(e) ami(e) me dit « j'ai découvert tel restau c'est délicieux tu vas voir » et que, pas convaincu, je l'y suis, c'est toujours la même chose. Finissant mes plats, je me dis : « on aurait mieux fait d'aller à l'Ober-Salé... »

Le point faible de l'Ober-Salé est sans doute son décor. Une amie rechigne un peu à y retourner car elle trouve le cadre tristounet. Moi je n'y fais pas vraiment attention, je suis surtout réceptif aux bonnes ondes qui circulent dans le restaurant.



Mise à jour février 2015 : la décoration a été refaite l'année dernière.


Le chef est un ange. Lorsque cet ancien chef de cuisine du Bristol passe dans la salle et salue discrètement les clients qui lèvent le nez de leur assiette, un courant de confiance et de sympathie s'établit aussitôt.

Stéphane Corcessin, chef et patron de l'Ober-Salé
  
Sa cuisine est empreinte de franchise et de probité. D'abord, ici, tout est frais. Aucun risque de se voir servir des plats industriels sous vide réchauffés, ma hantise au restaurant (1).

(1) Ceci depuis la vision de l'indispensable documentaire Restaurants : les pieds dans le plat. L'usage de plats industriels sous vide ou surgelés se multiplie dans les restaurants. Dernier traumatisme en date : un déjeuner un dimanche dans une grande brasserie de Montparnasse, pourtant fort honorablement connue. Au premier coup d'oeil j'y décelai de la "fausse cuisine" : cuisse de poulet à l'os coupé net et blanchi (chair par ailleurs "rassie"), steack tartare insipide et trop clair (le même exactement que dans tel café-brasserie des Halles) ; tout dénonçait une nourriture industrielle sous vide ré-accomodée en cuisine avant service. 


L'Ober-Salé est LA bonne adresse pour qui veut l'assurance d'une cuisine faite maison.

Comme il se doit dans ces conditions, la carte de l'Ober-Salé est courte (2).

Ober-Salé, menu déjeuner du 14 février 2013

(2) Une carte de type 8 entrées / 8 plats / 8 desserts a toutes les chances de s'appuyer, au moins en partie, sur un répertoire de plats industriels sous vide / surgelés.


Le soir, le menu-carte de l'Ober-Salé monte en gamme (3). Produits nobles, et une régalade qui elle aussi monte en catégorie : la différence de prix se justifie (pour entrée, plat et dessert : 31€ le soir, contre 18€ le midi).

Ober-Salé, menu dîner du 14 février 2013

(3) D'après ce que m'a dit la personne qui gère la salle, le "menu du soir" est depuis quelque temps proposé aussi au déjeuner.


Je vais parler ici du déjeuner du 14 février 2013 car j'y ai pris des photos.




1. Ravioles de queue de bœuf à la crème de moutarde (entrées)


Ravioles à la texture fine et fraîche, boeuf goûteux à l'intérieur, sauce à la crème légèrement citronnée (?) : un régal.

Pendant que je prenais des photos la personne en face n'avait pas attendu pour déguster son plat :


Comme toujours à l'Ober-Salé, le pain est très bon. Le régal continue donc lorsqu'il s'agit de saucer l'assiette.

Nous avons pris du Moulin-à-Vent au verre (7€), très bon et généreusement servi (15cl). Les vins au verre sont finement choisis à l'Ober-Salé. On peut citer aussi les Croze-Hermitage blanc et rouge, et le Menetou-Salon (blanc) depuis peu à la carte. Ce simple éventail de vins suffit pour trouver de remarquables accords avec la cuisine servie.


2. Saumon rôti, purée de panais et crème citronnée (plat)


Comme toujours à l'Ober-Salé, poisson cuit juste ce qu'il faut (texture onctueuse). Le saumon s'allie bien à la purée de panais légèrement sucrée. La sauce à la crème parachève un plat que l'on se fait un plaisir de déguster bouchée après bouchée.


2a. Pintade fermière rôtie à la crème et son étuvée de céleri rave (plat)


La personne en face était satisfaite de son plat. N'étant pas fan de céleri j'ai juste goûté la pintade qui était très bien, chair moelleuse et goûteuse.


3. Savarin et sa minestrone d'ananas, mangue et vanille bourbon (desserts)


Fraîcheur exemplaire pour ce dessert dominé par l'ananas et qui conclut agréablement le repas. Équilibre sucré / acidulé parfait (pas trop sucré, juste ce qu'il faut).


La cuisine de l'Ober-Salé se caractérise par un grand sens de l'harmonie, de l'équilibre, ceci jusque dans la portion servie pour chaque plat : ni trop peu, ni trop, simplement l'exacte mesure pour savourer le plat, en être justement rassasié, avant de passer au suivant.

Le chef prise la cuisine à la crème, les sauces à la crème (c'est aussi mon péché mignon) ; sans aucune lourdeur, c'est toujours réalisé en finesse.

La cuisine du chef Stéphane Corcessin est une cuisine d'auteur. Non parce qu'elle serait révolutionnaire en soi : mais parce que l'on sent derrière chaque plat, repas après repas, une même personnalité, avec ses mêmes qualités, s'exprimer (de même on peut sentir une même personnalité derrière les différents films de tel bon metteur en scène ; idem avec les livres etc.). Je n'ai pas en tête l'exemple d'un autre restaurant où l'on sentirait aussi nettement à l’œuvre, et de façon aussi convaincante, la personnalité de l'auteur.



Note. Contrairement à ce qu'indique l'addition, il s'agissait bien du 14 février :)
     

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Pas de photos de dîners à l'Ober-Salé mais quelques souvenirs émus :

- Récemment, en entrée, une sorte de "nage" au haddock (ai oublié l'intitulé du plat : assiette servie avec un carré de nourriture sur lequel était ensuite versée de la crème liquide). Un pur délice, sublimé par l'accord avec le Menetou-Salon.

- Différents oeufs cocotte (entrée classique à l'Ober-Salé) : à la crème de langoustines ; à la crème de foie gras (4). Se dégustent dans le ravissement cuillère après cuillère.

- Lors du même récent dîner, des rognons à la crème (autre plat classique de l'Ober-Salé), cette fois accompagnés d'endives effilées : magnifique accord, et y compris avec le Menetou-Salon.

- Un soir, en dessert : un pain perdu au Cointreau sur lit de mandarines. Autant l'intitulé "pain perdu" n'était pas forcément engageant, autant le résultat fut marquant.




(4) Figurait au menu dîner du 14 février 2013, cf. photo plus haut.

lundi 11 février 2013

Le chef-d'oeuvre de Tod Browning

  
En dépit de l'OVNI Freaks (1932) et de toute l'estime que l'on peut porter à L'inconnu (1927), le chef-d’œuvre de Tod Browning pourrait bien être son Dracula (1931). Une étonnante atmosphère insufflée par la musique dès le générique va perdurer durant tout le film (excepté durant les dialogues : à l'aube du cinéma parlant, priorité est donnée à l'intelligibilité des paroles).

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vendredi 18 janvier 2013

Mankiewicz témoigne sur le maccarthysme (Avignon, 1981)


Un des chantiers de l'année 2012 : me débarrasser d'un maximum de vieilles cassettes VHS. J'en avais accumulé jusqu'à presque 400 (films diffusés à la télé, émissions diverses). Les premiers enregistrements remontent à 1987, année d'achat d'un magnétoscope par mes parents (dans les années 80, l'apparition du magnétoscope grand public, c'est-à-dire la possibilité d'enregistrer les programmes TV, avait fait révolution).

Ai retrouvé le témoignage suivant, inoubliable. Le réalisateur Joseph L. Mankiewicz raconte son bras de fer avec Cecil B. DeMille, en 1950, en pleine folie maccarthyste, lors d'une assemblée générale de la Directors Guild of America : réunion de 600 (six cent) réalisateurs américains. Les plus grands noms défilent. Delmer Daves fait une apparition émouvante, puis Fritz Lang, Rouben Mamoulian, John Ford... Moment particulièrement frappant : lorsque De Mille, après avoir entamé l'énonciation d'une liste de réalisateurs récalcitrants en prononçant leurs noms de façon antisémite, se fait huer par la salle (vers 18' sur la vidéo).


  
Sur la tranche de la cassette était noté : juillet 1980, Avignon. Après recherche sur le net il s'agirait plutôt de 1981 : extrait d'une émission Océaniques diffusée le 15 septembre 1987 sur FR3, avec Jean Douchet et Pierre-André Boutang à la manœuvre. L'enregistrement est hélas coupé (fin de la cassette...) au moment où, dans le récit, John Ford prend la parole.

Pas trace sur le net ni sur le site de l'INA de ce témoignage de Mankievicz : raison suffisante pour sauvegarder l'enregistrement et le mettre en ligne.